Lausanne fait jeu égal avec Bâle, mais finit par céder à 11 contre 10
06 oct. 2013
ORG
Quand le dixième - le FC Lausanne-Sport - reçoit le premier - le FC Bâle -, cela veut dire que la lanterne rouge affronte le leader, que quatre points tentent d’en valoir 19, ou que huit buts marqués en défieront 18, comme 21 buts encaissés ne rougiront pas devant seulement 10 capitulations du prestigieux adversaire. Autrement dit: tout autre verdict qu’un succès bâlois aisé était à taxer de sensation. Elle n’a pas eu lieu à la Pontaise, mais on n’en était pas loin.
Ajeti, remplaçant de Schär, mais décisif
Car le football ne fait pas partie du monde des maths, c’est du sport et il vit donc essentiellement de surprises. Le FC Bâle n’a pas pris son adversaire à la légère. Par rapport au match de la Ligue des Champions perdu face à Schalke (0-1), il manquait certes 4 noms de poids - Fabian Schär, Marcelo Diaz, Valentin Stocker et le capitaine Marco Streller -, mais tous parce qu’ils sont plus ou moins touchés. Le succédané du quatuor était composé d’Arlind Ajeti, de Geoffrey Serey Die, Matias Delgado et Mohamed Elneny, qui ne sont pas des sans-grade non plus. Arlind Ajeti en est le nom le moins illustre. C’est pourtant à son propre junior, qui a fêté ses 20 ans voici dix jours, que le FC Bâle doit sa victoire étriquée.
Sio perd les nerfs
Ajeti, remplaçant Fabian Schär, reprenait de la tête un corner de Matias Delgado (60e/1-2). «Mon premier but en Raiffeisen Super League», se réjouissait-il à l’heure de l’interview. «C’était tellement inattendu que je ne savais même pas comment fêter mon but!» Les affaires étaient rentrées dans l’ordre pour le «grand». Moins de 10 minutes plus tôt, le match semblait pourtant en train d’échapper aux Bâlois. La faute à Giovanni Sio, qui s’était vengé du marquage serré du capitaine lausannois Guillaume Katz par une faute grossière, puis, quelques secondes plus tard, par une voie de fait (50e). Le FC Bâle finissait le match à dix. Paradoxalement, cet épisode sonna le réveil des Rhénans. Déjà en première mi-temps, il avait fallu un avatar pour secouer le champion de Suisse.
Malchanceux, mais non coupable: Fickentscher
Le LS avait ouvert le score par Samir Khelifi. Le vif-argent lausannois de 19 ans avait été mis sur orbite parfaitement par Yoric Ravet (14e/1-0). Matar Coly (20e), Khelifi, encore lancé par Ravet (27e), et Miha Mevlja (38e) auraient pu donner des couleurs roses à la lanterne rouge du LS! L’égalisation bâloise par Mohamed Salah est venu de nulle part: le shoot de l’Egyptien frappait le poteau gauche puis l’occiput du malheureux gardien lausannois avant de finir dans les filets (39e/1-1). Kevin Fickentscher était tout aussi malchanceux sur le but victorieux du FCB, mais tout aussi innocent. Il aurait sans doute bloqué le coup de tête d’Ajeti, s’il n’avait été gêné par Patrick Ekeng, le malheureux Ekeng étant en droit de prétendre qu’il aurait pu dégager la balle sans le plongeon de son cerbère… Les Bâlois ont ensuite contrôlé la dernière demi-heure avec leur expérience et leur savoir-faire.
Bürki: lui aussi peut plaider «non coupable»
Ce n’était pas non plus le jour de du gardien du Grasshopper Club. Roman Bürki a été couvert de sarcasmes lors de l’ouverture du score du FC Thoune. Or, lui aussi a juste été accablé par la malchance. Bürki venait de bloquer avec bravoure un envoi d’Enrico Schirinzi. Il voulait lancer immédiatement le contre, lorsque le cuir lui glissa des mains pour aboutir dans les pieds de Josef Martinez (62e). Hors de ses seize mètres, Roman Bürki taclait - un exemple qu’on montrerait dans les écoles de foot - le Vénézuélien et sauvait la situation, mais l’arbitre donnait coup franc. Christian Schneuwly le transformait imparablement de 21 mètres (64e/1-0). Or, le ralenti montrera que Bürki n’avait pas lâché la balle par faiblesse ou inattention, mais qu’il avait été touché au en passant, au niveau du coude, par son propre coéquipier Milos Vilotic!
Le fair-play de Bürki
Le portier des Grasshoppers impressionnait par son fair-play à l’heure de l’interview, en n’insistant pas sur la scène. Toutes les «Sauterelles» n’allaient pas se montrer aussi souverains. Deux minutes après ce coup du sort, GC a égalisé sur un autre coup du sort, provoqué par un corner finement ciselé de Shkelzen Gashi, à peine effleuré de la tête par Nassim Ben Khalifa, et dévié du genou dans ses propres filets par Sekou Sanogo (66e/1-1). GC ne pouvait guère espérer marquer par ses propres moyens, d’ailleurs, puisque seuls les auteurs de quatre de ses 13 buts se trouvaient sur le terrain (Vilotic 2 buts, Ngamukol et Ben Khalifa 1), les autres étant absents (Izet Hajrovic, 5 buts, suspendu), Shkelzen Gashi (2) et Caio (2) sur le banc des remplaçants. Lors de son entrée en jeu à la 46e minute, Gashi s’avérait d’ailleurs le meilleur élément de son équipe. Milan Vilotic, en revanche, n’a pas su reprendre le flambeau de leader d’équipe des pieds de Veroljub Salatic, son capitaine suspendu. Après 51 minutes, il protestait, croyant avoir marqué (or, il y avait faute de Frank Feltscher) et écopait d’un carton jaune.
Carton rouge pour Vilotic
Son comportement était encore moins glorieux, alors que la fin du match avait déjà été sifflée (!). On ne sait quel langage il employa envers l’arbitre, mais celui-ci lui répondit du tac au tac par un carton rouge direct. Au FC Thoune, l’enraîneur Urs Fischer avait changé cinq joueurs trois jours après leur bon match de Genk en Europa League (défaite 1-2). Thoune s’avérait supérieur dans la jouerie à GC, mais pas plus efficace. Encore que le moins efficace était encore un Zurichois: Frank Feltscher se présentait seul devant Guillaume Faivre, qui repoussait son envoi, Feltscher décochait un second tir, Faivre repoussait encore, et Feltscher visa le poteau dans sa troisième tentative (75e).
Le FC St. Gall bat le FC Aarau sans le dominer
Il a fallu un penalty «inutile» pour décider de l’issue de la partie entre le FC St-Gall et le FC Aarau. Juan Pablo Garat - ancien Saint-Gallois - accrochait Goran Karanovic et Roberto Rodriguez, le frère de Ricardo (Wolfsburg) transformait le penalty pour marquer son tout premier but en RSL (63e/1-0, score final). Le FC Aarau s’était montré supérieur jusque là au FC St-Gall, visiblement marqué par ses efforts de son bon déplacement au Pays de Galles (1-0 pour Swansea City en Europa League). Comme Fischer à Thoune, Jeff Saibene avait aussi échangé cinq de ses «brodeurs». Comme Lausanne face au FC Bâle, Aarau s’est longtemps montré conquérant, mais a également cessé toute résistance une fois mené au score. Le FC Saint-Gall vogue sur une série de huit matchs sans défaite en championnat et gravit le classement, se retrouvant troisième, comme son classement final la saison passée.
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Ecrit pares