«Plus de spectateurs et moins d‘incidents»
05 juin 2013
ORG
Environ 2.5 millions de spectateurs ont suivi les matches de la Raiffeisen Super League et de la Challenge League dans la saison écoulée. "Nous sommes sur le bon chemin", se réjouis Claudius Schäfer, CEO de la SFL. Son pendant à l'ASF, Alex Miescher, ajoute: "Le football est devenu la manifestation la plus pacifique de la Suisse.
Claudius Schäfer, comment interprétez-vous le nouveau record de plus de 2,1 millions de spectateurs en Raiffeisen Super League?
Schäfer: Les deux championnats étaient marqué jusqu'au bout par un grand suspense et des matches attrayants. Des joueurs intéressants ainsi que les stades modernes ont attiré les supporters malgré des conditions météorologiques rarement printanières. En ce qui concerne la sécurité, la SFL a connu une année relativement calme. À part quelques exceptions, nous n'avons pas constaté de confrontations considérables entre les groupes de supporters. Les spectateurs ont constaté cette tendance positive et sont venus aux stades encore plus nombreux. Pour les deux ligues, nous avons enregistré près de 2,5 millions de spectateurs. Cette affluence nous soutient dans nos efforts à mettre en œuvre des "matches pacifiques". Miescher: Ces chiffres permettent de conclure qu'une majorité écrasante de personnes souhaite voir en direct et savourer les matches de foot. Et que cette majorité ne se détourne pas du football par peur de violence dans les stades. Cette déclaration doit être faite justement parce qu'elle s'oppose au mainstream médial: Le football est devenu la manifestation la plus pacifique de la Suisse.
Quiconque s'est rendu à la finale de la Coupe de Suisse depuis la gare de Berne le lundi de la Pentecôte ne partage sans doute pas cette impression...
Miescher: Je peux le comprendre. Contrairement aux incidents violents qui font apparemment partie de la normalité dans les grandes villes du jeudi soir au dimanche matin, le football a une fonction de soupape planifiable et contrôlable. Il est relativement simple à estimer pour les forces de sécurité à quels endroits le football peut entraîner des incidents en dehors des stades. Même l'Union des villes suisses reconnait dans la NZZ du 3 juin 2013 les avantages d'un match de football par rapport à d'autres événements ou week-ends "normaux". Schäfer: L'ASF et la SFL sont prêtes à assumer leurs responsabilités, notamment dans un sens préventif. Ceci comporte des mesures déjà mises en œuvre comme la promotion du travail d'encadrement des supporters dans les clubs, un règlement de sécurité renforcé ainsi qu'une accélération de la collecte de preuves et de la poursuite des délinquants. Concernant ce dernier point, l'ASF et la SFL appellent de nouveau les clubs et les autorités à traduire en justice les criminels et d'appliquer les sanctions déjà existantes, soit les interdictions de stade et de périmètre ainsi que les obligations de se présenter à la police. Une plainte courante est malgré tout que les coûts de sécurité pour cette minorité sont trop élevés, respectivement pèsent trop lourd sur les contribuables. Miescher: Les coûts de sécurité auraient été les mêmes avec ou sans les incidents au centre-ville de Berne. La question est la suivante: Qu'est-ce qui s'est passé des délinquants depuis? Ont-ils été arrêtés et punis? N'est-ce pas ce que l'on pourrait attendre d'une intervention de la police?
Ce qui veut dire...
Miescher: Qu'une partie de la politique et du public réclame du football des mesures qu'ils ne sont eux-mêmes pas prêts à réaliser. Par exemple, l'interdiction de dissimulation du visage. Ou l'interdiction des engins pyrotechniques. Le lanceur d'un engin pyrotechnique de Zurich est toujours en liberté après deux ans et maintenant devant le Tribunal fédéral. Voilà le procédé dans notre état de droit. Comment le football devrait-il alors intervenir instantanément, comme on nous le demande souvent? Et surtout avec quels moyens?